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[ATTENTATS DE PARIS] Après la tragédie, les lecteurs de L’Informateur s’expriment

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Les rassemblements et les messages en hommage aux victimes ont été nombreux. -
Les rassemblements et les messages en hommage aux victimes ont été nombreux. -

Dans notre édition papier du vendredi 20 novembre, nous avons décidé de vous laisser la parole. Voici quelques-uns des messages qui nous sont parvenus de la part des lecteurs de L’Informateur.

« Ce drame nous touche profondément car ces attaques ont eu lieu dans des espaces habituellement dédiés à la joie et au partage. Nous aurions pu être là-bas. Nous sommes tous sous le choc, que ce soit en tant que témoins directs de ces atrocités ou via la télévision, la radio ou internet. S’il vous plaît faites attention de ne pas céder à l’amalgame. Nous vivons dans un monde où de nombreuses cultures s’entrecroisent. N’oubliez pas que le terrorisme n’a ni religion, ni couleur, ni patrie. Je veux garder l’espoir que nous élèverons nos enfants dans un monde meilleur. Que nous continuerons à sortir avec nos amis ou la famille, boire un verre en terrasse, aller au restaurant, voir des spectacles… Bref vivre tout simplement ».

Aloïsa

« J’ai passé la nuit de vendredi à samedi à suivre l’actualité suite aux attentats de Paris. C’est les larmes aux yeux que je vous écris. Samedi soir, ma fille Laurine, âgée de 10 ans, a coupé des fleurs devant la maison et a voulu se rendre à Mers-les-Bains rendre hommage aux disparus de ces attentats. Nous y sommes allés en famille, en mémoire des personnes tombées. Il faut rester fort et surtout ne pas céder à la psychose. Nous adressons nos condoléances aux familles et nos félicitations pour leur courage aux équipes de secours et aux représentants de la loi. Vive la France, terre de paix ».

Stéphane

« J’ai toujours pensé que le vendredi 13 c’était cool, déjà c’est vendredi et ça c’est très très cool parce que la semaine est finie,on prends notre temps,on respire en buvant un apéro et on parlent entre amis. Le 13 on se disait que c’était encore plus cool parce que peut être on pourrait gagner a un jeu de hasard ou voir la chance nous tomber dessus comme ça. Mais tout ça c’était avant le vendredi 13 novembre, car ce jour-là, à 200 bornes de chez nous, des rues, un stade qui a vu notre première coupe du monde brandie fièrement, et dans une salle de concert mythique, la folie humaine a frappé au cœur de ce que l’on a de plus précieux : la joie de vivre, celle de la bière fraîche, du petit plat sympa du resto, de partager avec sa famille un match de football international, ou de chanter en chœur. Pas de haine pour ces chiens, oh non, comme le dit Mass Hysteria : “La joie comme vengeance” et croyez moi la mienne sera terrible ! »

Maxime

« Nous sommes là. Par delà les frontières, loin de notre pays. Nous sommes là, à Paris. Nous découvrons l’horreur à Paris, le couvre feu du week-end et les informations au compte goutte. En fonction du bon vouloir de la connexion internet, des rencontres de la journée et des retours des copains en France. Difficile de mettre des mots sur tout ça. Même les mots les plus simples paraissent décalés, aussi loin géographiquement que dans les sentiments éprouvés en France. Nous pensons aux victimes, à leurs familles, frères, sœurs, parents, amis… La tragédie devient humaine derrière les chiffres bruts du nombre de victimes. Cela aurait pu être nous. Les visages souriants sur les photos des victimes de notre âge sont autant de miroirs. Nous voyons sur les sites d’info les photos de quartiers familiers cernés par les militaires. Jamais la menace n’a semblé aussi proche, alors que nous sommes ici. Vraiment étrange de vivre ça depuis les tropiques, sous la torpeur paisible des cocotiers où les gens vaquent à leur occupation quotidienne. Des messages de soutien nous viennent des voyageurs inconnus de tous pays, de tous âges, des backpackers rencontrés plus tôt sur la route. On a l’impression, en tant que Français, que l’on représente le pays ici, et que les gens, par leur soutien, soutiennent la France par procuration, à travers nous. Mais que sommes nous, nous qui sommes ici ? Et pourtant, nous sommes là, à Paris, par procuration aussi. Et ces messages nous touchent.
Une communauté française de connivence se crée, dans laquelle chacun réagit différemment, mais essaie d’exprimer ses sentiments, de partager pour ne pas être seul, si loin de ses bases. Nous prenons peu à peu conscience de l’ampleur du traumatisme.
Nous avons traversé des pays, surtout ici, marqués par la guerre, les massacres incompréhensibles, les divisions. Ce qui est frappant à chaque fois, c’est l’envie de vivre, la joie de vivre même, qui permet de faire face. Jamais le repli sur soi, mais le courage de sourire, de s’ouvrir. Enfin voilà, nous sommes loin, sous le soleil du Cambodge, mais nous sommes là ».

Mathilde et Antoine


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