
Les Gilets jaunes ont répondu présents pour l’acte 4 de leur mouvement à Coulommiers (©Le Pays Briard)
Il y a deux catégories de Gilets jaunes : ceux qui se déplacent à Paris pour participer à la grande manifestation nationale sur les Champs-Elysées (lire aussi en pages 2 et 3)… Et ceux qui, depuis le 17 novembre et la première journée de mobilisation des Gilets jaunes, organisent des blocages dans leur commune respective. C’était une nouvelle fois le cas cette semaine à Coulommiers où plusieurs personnes se sont données rendez-vous au carrefour de l’Europe pendant toute la journée. Selon les Gilets jaunes, ils étaient une soixantaine tout au long de la journée, samedi dernier.
« Ils ont bravé le froid »
« Ils étaient présents de 9 heures du matin jusqu’à 18 heures, témoigne l’un d’entre eux. Ils faut les féliciter car tous les participants ont bravé le froid, la pluie et le vent ». Les Gilets jaunes participaient à l’acte IV de leur mouvement contestataire pour protester notamment contre la hausse des taxes. « Afin de montrer leur mécontentement ainsi que leur désarroi, et vivre dignement, ajoute le Gilet jaune columérien qui a participé au mouvement ce week-end. Les gens ne veulent pas des primes qui peuvent disparaitre à tout moment mais du concret pour les futures négociations ». Quant à savoir s’ils comptent participer à un éventuel acte V, la réponse ne se fait pas attendre : « A suivre ! ».
Initiative. Des « cahiers de doléance » ouverts aux habitants à la mairie de Mouroux
C’est une pratique qui se développe un peu partout en France avec l’ampleur que prend le mouvement des Gilets Jaunes : des mairies ont mis en place des cahiers de doléances pour permettre aux habitants de faire part, chez leur maire, des difficultés qu’ils peuvent rencontrer au quotidien. La commune de Mouroux a testé samedi dernier cette méthode : « Face à la crise politique, démocratique et sociale profonde que traverse notre pays, l’Association des Maires d’Ile de France propose de recréer le lien de façon pacifiste, constructive, à l’appui de l’ancrage territorial fort de ses maires, par la mise en place dans un maximum de communes de cahier de doléances. Vous pourrez donc venir en maire de Mouroux, samedi 8 décembre 2018 de 9 heures à 12 heures afin de remplir le cahier de doléances destiné tant à la présidence de la République qu’au gouvernement », déclarait ainsi la mairie de Mouroux.
De son côté, l’association des maires ruraux de France, à l’initiative du mouvement avec le partenariat de l’association des petites villes de France, déclare pour expliquer son initiative : « L’aggravation de la situation est tangible et les maires ont tous suivis les événements. Leurs débordements imposent de prendre des initiatives. Aux réseaux sociaux qui excluent et attisent les tensions, les maires proposent que le contact humain soit privilégié en utilisant la proximité des mairies pour déboucher la surdité de nos gouvernants ». Et de poursuivre : « Les maires sont des interlocuteurs de confiance de nos concitoyens. Lors de cette journée, le rôle du maire et du conseil municipal sera d’écouter, d’enregistrer et de faire remonter l’information, sans prendre parti, sans juger, sans contredire… Charge ensuite à l’État de récolter, d’écouter et de synthétiser les remontées ».
Conseil municipal de Coulommiers : l’opposition veut soutenir les Gilets jaunes
Les Gilets jaunes s’invitaient au conseil municipal de Coulommiers la semaine dernière. Non, aucun d’entre eux ne s’est rendu en mairie, mais c’est la conseillère municipale d’opposition Aude Canale qui a tenté d’amener le sujet et de proposer une motion de soutien au mouvement. Le tout, en enfilant un gilet rouge en plein conseil municipal, « parce que son pull est déjà jaune », lançait-elle. La conseillère municipale (PCF) voulait en fin de séance lire son texte de soutien au mouvement, tout en condamnant les violences et les outrages en marge des Gilets jaunes. Elle a obtenu une fin de non recevoir de la part de la majorité et de l’édile, Ginette Motot (Agir). « Nous aurions pu éviter que le conseil municipal ne devienne une tribune politique. Ce n’est pas le lieu pour ce genre de chose, je vais lever la séance », a-t-elle déclarée avant de mettre fin au conseil. La séquence a été filmée par l’élue d’opposition qui a mis en ligne la vidéo sur ses réseaux sociaux.