En déléguant la gestion de l’eau et de l’assainissement, la métropole de Toulouse permettra aux habitants de réaliser des économies sur leurs factures, à partir de mars 2020. (©Fotolia)
C’étaient les deux résolutions les plus attendues du conseil de la métropole de Toulouse, jeudi 13 décembre 2018 : l’attribution de deux Délégations de service public (DSP), l’une pour l’exploitation de l’eau, l’autre pour l’assainissement, sur l’ensemble de la métropole. Une gestion qui sera unifiée.
Un vote à la large majorité
Après des semaines de débats sur le sujet, et de nouveaux longs échanges jeudi en assemblée, le vote a, comme attendu, désigné Veolia pour la gestion de l’eau et Suez pour l’assainissement. Une majorité d’élus s’est exprimée en faveur de ces deux DSP : 84 votes pour, 36 contre, 13 abstentions. Seul Jacques Sebi, maire de Montrabé (Haute-Garonne), n’a pas participé au vote.
Prix unique sur la métropole : 2,91 €/m³
Ce nouveau contrat, qui sera mis en place en mars 2020, concerna les 37 communes de Toulouse Métropole, avec un tarif unique pour l’ensemble des foyers. Celui-ci a été fixé à 2,91 €/m³, annoncé comme « le tarif le plus bas de France » des communes de plus de 100 000 habitants.
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120 € d’économie en moyenne à Toulouse
Pierre Trautmann, élu à la métropole en charge du dossier, a expliqué la future diminution de la facture pour tous les habitants de Toulouse Métropole :
Aujourd’hui à Toulouse, le prix est de 3,75 €/m³ et aurait atteint 3,95 € d’ici 2020. Il va donc baisser d’un euro. Sachant que la consommation moyenne d’un foyer est de 120 m³ annuel, l’économie sera de 120€ en moyenne. Sur les autres communes de la métropole, l’économie pourra grimper jusqu’à 240 €.
En confiant les deux DSP à Veolia et Suez, Jean-Luc Moudenc, président de Toulouse Métropole, assure « qu’il y aura encore plus de progrès sur la qualité de l’eau avec la privatisation ». Le traitement se fera notamment par la purification au charbon actif en micro-gain, permettant le traitement des pollutions émergentes (micropolluants, perturbateurs endocriniens).
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Des investissements assurés par la Métropole
Malgré la délégation de ce service public, la métropole assurera 70 % des investissements et annonce que 24 millions d’euros seront investis chaque année en faveur du renouvellement des canalisations (contre 12 millions à ce jour).
Par ailleurs, « un contrôle citoyen sera établi » sur ses deux DSP. Une société dédiée au contrôle de chacune d’entre elles sera créée par Veolia et Suez, où siégeront des associations ainsi que des représentants de la société civile.
Pour Moudenc, l’unité de la gauche « a volé en éclats »
Le dossier de l’eau a été le théâtre d’une guerre politique au sein de l’assemblée métropolitaine, entre une majorité qui vantait un tarif avantageux et une opposition qui pointait du doigt la privatisation et la méthode de désignation.
Avec une disparité des votes socialistes (13 contre, 13 abstentions et 1 non-participant), ainsi que le vote en faveur de la DSP de 6 Radicaux sur 8, Jean-Luc Moudenc a parlé d’un « fait politique majeur ». Et d’ajouter :
La gauche avait érigé l’eau en totem politique mais son unité apparente a volé en éclats.