
Axel Rosier, plutôt décevant (1/5 au tir), et les Caennais ont logiquement perdu contre Nantes. Non sans se défendre. (©Sport à Caen)
Il y a, grosso modo, deux manières d’aborder un match présumé déséquilibré quand on est l’équipe favorite : soit on commence doucement en misant sur la différence de talent pour l’emporter, soit on frappe un grand coup d’entrée de jeu pour pouvoir jouer plus relâché par la suite. Nantes avait opté pour la deuxième option à Caen, ce dimanche 16 décembre 2018 en seizième de finale de la Coupe de France.
LIRE AUSSI : Handball – Coupe de France. Caen accueille le vice-champion d’Europe au Palais des Sports
Dans un Palais des Sports beaucoup trop dégarni pour l’affiche assez exceptionnelle qu’il accueillait (faut-il rappeler que Nantes est vice-champion d’Europe et compte notamment cinq internationaux français dans ses rangs ?), Nantes a très vite montré qui était le patron. Les trois arrêts en trois minutes de Cyril Dumoulin y ont contribué, comme les buts de l’insaisissable Nicolas Tournat. Philippe Breysacher, coach du jour sur le banc du Caen Handball :
Dumoulin, c’est ce qui se fait de mieux au niveau international. Et Tournat, c’est pour moi le meilleur pivot au monde en attaque actuellement.

Cyril Dumoulin, champion du monde et d’Europe avec l’équipe de France. (©Sport à Caen)
Dix petites minutes fatales
Emmené par ces deux-là et un Valero Rivera au rendement sans-faute (huit buts sur huit tirs), Nantes s’est envolé au cœur du premier acte. Si Caen s’était d’abord accroché tant bien que mal (4-6, 9’), il a ensuite concédé un terrible 6-0 (4-12, 17’). En dix petites minutes, les Nantais avaient tué le suspense face à des Caennais débordés de toutes parts. Les huit buts de retard alors observés se retrouveront dans le score final.
On a perdu pied en première mi-temps mais on est revenu dans le match, alors qu’on aurait pu sombrer.
Pendant un peu plus de 40 minutes, Caen a donc fait jeu égal ou presque avec son adversaire. Certes, l’avance dont a toujours disposé Nantes oblige d’observer la chose sous ce prisme, mais la bonne résistance normande ne doit pas être minimisée. Une fois l’ouragan passé, les Vikings ont sérieusement haussé leur niveau de jeu, à l’image de Luka Arsenic au but (11 arrêts), Skirmantas Pleta notamment en contre-attaque (6 buts), ou encore les arrières Maxime Langevin et Christopher Corneil, en difficulté en Proligue et auteurs chacun de trois réalisations.

Skirmantas Pleta a brillé n contre-attaque et sur penalty. (©Sport à Caen)
« Nantes a été obligé de faire revenir des internationaux »
Revenu à six buts peu avant la mi-temps (10-16, 30’) puis peu après (12-18, 33’), Caen n’a jamais semblé en mesure d’inquiéter son adversaire, mais Nantes n’a pas pu se reposer complètement sur les lauriers tressés en début de rencontre.
On les a regardés droit dans les yeux. On voulait retrouver du plaisir, être fiers de ce qu’on produisait. Pendant 45 minutes, on est dans un vrai match. Je retiens que Nantes a été obligé de faire revenir des internationaux sur le terrain pour de nouveau prendre le large. À chaque fois qu’ils ont fait des rotations, on est quand même bien revenus. On peut être satisfaits de ce match.
Enfin du plaisir
Si l’habituel coach adjoint de Pascal Mahé sait que tout n’a pas été parfait, y compris en deuxième mi-temps où « il y a eu un moment de creux surtout lié à des approximations en attaque : tirs précipités, manque de conviction, pertes de balle aussitôt sanctionnées… », il préfère retenir le positif de la défaite 23-31.
Je suis content de ce qu’on a fait. Sur le plan défensif, si on enlève les quelques buts pris en contre-attaque, on a tenu. On a été cohérent. On a retrouvé un peu de jeu rapide à partir de ballons gagnés. On a aussi retrouvé quelques joueurs. On avait peur que ce match soit celui de trop dans l’enchaînement actuel. Moi, je pense que c’est bien de l’avoir fait avant Strasbourg.

8/8 pour l’international espagnol Valero Rivera, ancien joueur de Barcelone. (©Sport à Caen)
Et si les Vikings apprécient la qualité de préparation avant la réception capitale des Alsaciens jeudi 20 décembre, ils n’oublient pas non plus l’essence de leur métier : le plaisir. En l’occurrence, celui d’avoir joué contre la crème du handball mondial. « On se régale. Ce sont des matchs qu’il faut savoir savourer. Jouer des vice-champions d’Europe, ça marque. Ça me marquera ! »
Caen 23 – 31 Nantes
Mi-temps : 10-17
Caen : Rosier 1, Pleta 6, Van Cauwenberghe, Allais 3, Langevin 3, Créteaux, Roopinia, Tomas 1, Sacko 1, Vujovic 3, Bouclet 1, Rossi 1, Corneil 3. GB : Arsenic 11/37 (29,7 %), Breton 1/3.
Nantes : Lagarde 3, Delecroix 4, Faluvegi 2, Guillo, Nyokas, Auffret, Hansen 1, Pechmalbec 1, Tournat 4, Emonet 3, Rivera 8, Gurbindo, Balaguer 4. GB : Dumoulin 18/39 (46,1 %), Siffert 0/2.