Jordan Allais est sûrement la plus grande satisfaction du Caen Handball sur l’ensemble de la phase aller. (©Sport à Caen)
Sport à Caen : Jordan, c’est dommage que vous ayez subi un passage à vide en première mi-temps, parce que vous avez bien résisté à Nantes par ailleurs.
Jordan Allais : Tout à fait, mais il faut dire qu’ils ont accéléré dès le départ. Ils nous ont mis la pression et nous ont vite fait comprendre qu’on allait un peu vivre un calvaire sur ce match. on a réussi à se remobiliser et pas lâcher le match dès les dix premières minutes. C’est ce qu’il faut retenir de ce match-là. On s’est battu avec nos armes. Dès qu’ils ont mis le banc sur le terrain, on a réussi à faire jeu égal. On ne retient que du positif. On voulait jouer ce match-là pour prendre un peu de confiance, se faire plaisir aussi parce que ce n’est pas tous les jours qu’on affronte de tels joueurs. La mission est remplie. On a pu prendre chacun un peu de confiance pour ce match contre Strasbourg (ce jeudi à 20h30, ndlr) qui reste l’objectif principal.
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Ce match vous a permis de vous prouver certaines choses ?
Bien sûr, on a été rassurés par notre défense. Ce sont des très grands attaquants, avec du physique à tous les postes. Ils nous rendaient quasiment dix kilos à tous les postes. Nos errements offensifs, on les voit encore un peu plus contre des équipes comme Nantes. Il faut qu’on arrive à progresser là-dessus. On n’a pas été ridicule sur ce qu’on a proposé en attaque. On a aussi eu une bonne partie de Luka (Arsenic). Il faut qu’on garde tout ça pour le match contre Strasbourg.
Vous l’abordez dans quel état d’esprit ce match ?
Comme le match de la dernière chance, ni plus ni moins.
Gagner pour y croire…
Il faut gagner pour y croire, sinon on sait que ce sera très compliqué. On a déjà cinq points de retard. Vu la chance qu’on a en ce moment, nos autres concurrents sont capables d’aller gagner leurs matchs… Si on perd et qu’eux gagnent, ça fera sept points d’écart. Ce serait très, très, très compliqué. Il faut faire un bon match, gagner pour passer de bonnes fêtes et revenir avec un tant soit peu de confiance en vue de la deuxième partie de saison. Ce sera obligatoire d’enchaîner les victoires si on veut se maintenir en Proligue cette année.
Flying Jordan (©Sport à Caen)
« Je prouve cette saison que j’ai largement le niveau »
Cette saison doit être très frustrante pour toi : on te voit bien plus à ton avantage que l’année dernière, mais les résultats ne suivent pas.
J’ai la confiance des coachs donc je joue plus. J’arrive à m’exprimer comme j’ai toujours su le faire, mais on ne m’a pas forcément toujours donné ma chance pour pouvoir le montrer. Je suis en confiance. Il faut que j’arrive à transmettre cette confiance à tous les gars. Si on regarde individuellement, on n’a pas à rougir de notre équipe. On fait partie des dix meilleures équipes de Proligue très largement. C’est frustrant de faire de bonnes performances personnelles, mais qui ne servent pas finalement à l’intérêt collectif.
On a souvent dit de toi que le niveau supérieur allait être compliqué suite aux montées successives du club, tu as toujours prouvé le contraire. Cette fois encore !
Tout à fait. À chaque fois qu’on montait d’un étage, on se disait : Jordan, est-ce que ça va le faire ? Je prouve cette saison que j’ai largement le niveau. Mon plus gros défaut est de ne pas pouvoir tenir sur la longueur dans un match. C’est aussi dû à mes nombreuses blessures, notamment une opération à l’épaule suivie d’une opération au genou l’année d’après. Il faut que j’arrive à progresser absolument sur ce point-là. Mais pour ce qui est du niveau handballistique, je suis présent. J’espère continuer comme ça pour pouvoir emmener mes coéquipiers vers les victoires, et ce dès jeudi contre Strasbourg. Ce sera vraiment le match de l’année.
On te voit très investi, très triste aussi après les défaites. Comment ressens-tu cela ?
Je me suis toujours senti impliqué dans ce club. Dès que je suis arrivé, en U18 France il y a quasiment dix ans maintenant, on m’a accueilli à bras ouverts. Dix ans, c’est beau. C’est dur pour moi d’avoir pu vivre toutes ces montées et de voir la situation actuelle. On sent que la situation nous échappe. On tente de tout donner, malheureusement ça ne suffit pas toujours. Après certaines défaites, j’ai vraiment subi des gros coups de mou. C’est là qu’on a pu voir que l’équipe était soudée. Tout le monde m’a remobilisé. Dès le lendemain, on était reparti au boulot pour essayer de progresser et d’aller chercher ces victoires qui nous font cruellement défaut. Ce qui est encore plus rageant, c’est d’avoir perdu des matchs d’un ou deux buts. On sait qu’on est dans le vrai, il manque les détails en fin de match.