
L’équipe de Drog’Aide 61 a présenté ses locaux et ses missions à la préfète de l’Orne, Chantal Castelnot.
Environ 110 personnes vues sur l’année 2018, pour près de 500 passages : le service de prévention et d’éducation pour la santé Drog’Aide 61 (situé place du bas de Montsort) poursuit ses actions auprès de la population toxicomane de l’Orne. Après plusieurs années de turbulence, la fusion avec La Sauvegarde de l’Orne lui permet désormais d’asseoir de nouveaux projets. Egalement Caarud (centre d’hébergement et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues), cet espace alençonnais se veut ouvert, discret et efficace.
Drogue et justice
Jeudi 24 janvier, l’équipe a accueilli Chantal Castelnot, préfète de l’Orne, curieuse de découvrir les moyens alloués à ce centre et leurs projets. Et d’évoquer la prise en charge des personnes condamnées par la justice, qui sont « invitées » à suivre un stage de sensibilisation aux drogues.
Depuis 2009, le centre (avec une aide financière de l’Etat) reçoit en moyenne dans le cadre de ce programme 60 à 70 personnes par an « et en 2018, nous avons vu 67 personnes, dont 21 mineurs », explique Françoise Lerat, coordinatrice. « Trois modules sont proposés : drogue et santé, drogue et société, drogue et loi ».
Si au début, l’équipe s’était montrée réticente « car notre souhait est d’accueillir des personnes volontaires », elle reconnaît aujourd’hui les bénéfices d’un tel programme, « qui correspond en fait à nos missions d’écoute, d’information et d’accueil ».

Une écoute anonyme et confidentielle. (©L’Orne hebdo)
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Anonyme
Cinq salariés composent la petite équipe : une responsable éducatrice spécialisée, une infirmière, une infirmière certifiée thérapeute familiale, une psychologue et une seconde éducatrice spécialisée. Elles accueillent sur place les personnes dépendantes des drogues « de façon anonyme et confidentielle ». Des partenariats ont été mis en place avec l’hôpital, la Ville et l’Education nationale.
« On intervient sur demande dans les collèges et lycées, ainsi que dans les MFR et les milieux d’insertion ».
Drog’Aide est aussi présent sur certains festivals.
Besoin d’un véhicule
Distribution de seringues stériles à usage unique (notamment par le biais de deux Distribox, à Alençon et Argentan) et de matériels de réduction des risques, récupération du matériel usagé, soutien psychologique, prévention, formation auprès des professionnels (santé, social, justice) du département : les missions de l’association sont multiples. Et pour encore mieux répondre à la demande, l’association aimerait bénéficier d’un véhicule « un Caarud mobile ». Pour aller au plus près de ceux qui en en ont besoin, dans un territoire rural où se déplacer n’est pas toujours facile… Et pour gagner aussi en visibilité.
« aujourd’hui, on se développe, on innove. Des confusions existent encore, on précise qu’on n’est plus un centre de soins. Mais on est toujours là pour accueillir, soutenir ceux qui en ont besoin et les aider, si ce n’est à se sortir de la dépendance aux drogues, du moins à encadrer et sécuriser leurs pratiques ».
Surtout des hommes
Le public qui frappe à la porte de Drog’Aide 61, afin de recevoir des matériels de réduction des risques, est principalement masculin, âgé de 18 à 62 ans, la moyenne d’âge étant de 25/30 ans. « Et beaucoup sont dans la marginalité ».
Concernant le volet prévention, le public est beaucoup plus jeune, « adolescent ».
Drog’Aide 61 : 38 place du Bas de Montsort à Alençon, 02 33 32 00 11.