
Un père de famille, accusé d’avoir causé la mort de son bébé près de La Guerche-de-Bretagne a vu sa demande de remise en liberté rejetée (©Adobe Stock/Illustration)
Vendredi 8 février 2019, la chambre de l’instruction de Rennes a décidé de maintenir en détention provisoire un jeune homme de 23 ans résidant à Drouges près de La Guerche-de-Bretagne, mis en examen pour des violences sur son petit garçon de six mois.
Le bébé est décédé du syndrome du bébé secoué en octobre 2018.
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De graves lésions cérébrales
Le 12 octobre 2018, le jeune père se rend précipitamment chez une voisine qui est assistante maternelle. Son petit garçon de presque six mois n’ouvre plus les yeux.
Sur ses conseils, il alerte alors les secours qui viennent prendre en charge l’enfant pour le transférer en urgence au CHU de Rennes.
Les médecins constatent un hématome sous-dural bilatéral, caractéristique du syndrome du bébé secoué.
Les médecins font immédiatement un signalement à la justice. L’enfant qui souffre de graves lésions cérébrales décédera quelques jours plus tard.
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« J’en peux plus »
Le mis en examen et sa compagne sont placés en garde à vue. Cette dernière explique qu’elle a quitté le domicile très tôt ce matin-là pour aller travailler.
Son conjoint lui a envoyé une vidéo du petit garçon qui pleure dans la matinée avec un commentaire : « J’en peux plus ».
La jeune femme, qui a été remise en liberté à l’issue de sa garde à vue, reconnaît que le bébé est arrivé dans des circonstances difficiles.
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Elle a découvert qu’elle était enceinte à sept mois et demi de grossesse. Un mois plus tard, elle accouche sous X. Le bébé est placé en pouponnière mais le jeune couple se ravise et décide finalement de garder l’enfant.
L’avocat du jeune père de famille, Me Vincent Berthault, explique :
On comprend la difficulté pour un garçon aussi jeune d’avoir eu aussi peu de temps pour réaliser le fait qu’il allait être père. Il souffre aujourd’hui d’un sentiment de culpabilité pour lequel la prison ne pourra jamais rien faire. »
Des preuves d’insertion
En garde à vue, le père a expliqué s’être trouvé face à un enfant inconsolable ce matin-là. Il l’aurait saisi « et fait un mouvement brusque pour qu’il se calme ».
Submergé par le stress, notamment du fait « qu’il cumulait son emploi salarié au magasin Leclerc avec un deuxième boulot dans l’entreprise de nettoyage d’un copain », le jeune homme s’occupait souvent seul du bébé.
Avec un casier judiciaire vierge, il assure « être prêt à prouver qu’ [il est] quelqu’un de bien ». Avec l’aide d’un psychologue, il espère « pouvoir faire le deuil de son fils et se recueillir sur sa tombe ».
Soutenu par ses parents
Les parents du jeune homme, présents dans la salle d’audience alors que le mis en examen parle depuis la salle de visio-conférence de la prison de Rennes-Vezin, « seront toujours là pour leur fils, nonobstant le drame qui concerne leur petit-fils », a précisé l’avocat du mis en examen.
Des preuves d’insertion qui n’ont pas suffi à convaincre les juges de la chambre de l’instruction, qui a confirmé le rejet de la demande de mise en liberté du jeune père.
Carole André (PressPepper)