
Les auto-écoles se sont massivement mobilisées contre le rapport Dumas (©Adobe-stock)
Trop coûteux, trop long à obtenir et donc moins accessible. Une députée de la République en Marche, Françoise Dumas, a remis un rapport au gouvernement, ce mardi 12 février, dans lequel elle présente de nombreuses pistes pour réformer le permis de conduire.
Son objectif : faciliter l’obtention du précieux papier rose, notamment chez les jeunes dans les zones rurales.
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La rapporteuse souligne que 600 000 conducteurs roulent sans permis en France. « Et un quart des jeunes renoncent à un emploi faute de moyens de se payer le permis de conduire », assure-t-elle auprès de nos confrères de France Bleu.
Conduire seul dès 17 ans
L’une de ses préconisations principales : pouvoir passer son permis dès 17 ans, grâce à la conduite accompagnée. La parlementaire propose d' »expertiser l’abaissement de la limite d’âge pour la délivrance d’un permis B, valable uniquement sur le territoire national » pour les apprentis ayant validé ce dispositif. Certaines restrictions pourraient être mises en place, comme l’interdiction de conduire de nuit ou sur certaines routes.
Aujourd’hui, les ados peuvent passer l’examen à 17 ans et demi, mais ne peuvent conduire sans superviseur avant leur majorité.
Au niveau européen, le Royaume-Uni et la Slovaquie sont les seuls pays à autoriser la conduite aux mineurs de plus de 17 ans. Aux Etats-Unis, si l’âge moyen est de 16 ans, il est possible, selon les états, de conduire encore plus tôt (14 ans et trois mois dans le Dakota du Nord, par exemple).
Intégrer le permis au SNU
Le rapport Dumas propose également d’intégrer le permis au futur service national universel (SNU). Les jeunes pourraient passer le code lors du mois obligatoire, avec un coût « pris en charge par l’État ». Ils pourraient aussi prendre des cours et passer l’examen lors de l’engagement volontaire, et ce, gratuitement.
Ce dispositif permettrait de rendre plus accessible le permis, alors que le coût moyen se situe entre 1600 et 1800 euros.
Colère des auto-écoles
L’autre volet plus polémique du rapport concerne la révision de l’agrément des auto-écoles. Il deviendrait national et n’obligerait plus les entreprise à avoir un local. De quoi favoriser les plateformes en ligne, qui emploient des moniteurs auto-entrepreneurs. Cette mesure a déclenché une vive mobilisation de la profession, lundi 11 février.
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Françoise Dumas s’est voulue rassurante : « Les auto-écoles ont un maillage sur le territoire qu’il faut absolument préserver, gage d’accessibilité et de qualité, mais qui doit être plus structuré ».
#PermisDeConduire: "Mon axe de travail était de renforcer l'accessibilité (…) sans rogner sur la qualité de l'accompagnement. Il faut des personnes qualifiées pour accompagner les enfants dans cette formation", affirme @fdumasdeputee qui veut rassurer les auto-écoles. #DirectAN pic.twitter.com/E8dpXeOizd
— LCP (@LCP) February 12, 2019