
De gauche à droite : le commissaire Pascal Serrand, chef de la circonscription de police de Saint-Malo/Dinard/La Richardais ; Christine Le Crom, procureure de la République à Saint-Malo, Vincent Lagoguey, sous-préfet de Saint-Malo ; le chef d’Escadron Emmanuel Aubry, commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Malo. (© Le Pays Malouin)
Sous-préfet, procureur de la République, commissaire de police et commandant de gendarmerie ont commenté, ce vendredi 15 février 2019, les derniers chiffres de la délinquance sur l’arrondissement de Saint-Malo. Voici les grandes lignes de ce bilan 2018 :
Les vols à la roulotte dans les voitures
« Ne laissez pas des objets de valeur dans vos véhicules ». Le commissaire Pascal Serrand, chef de la circonscription de police de Saint-Malo/Dinard/La Richardais, invite à la prudence. Les vols à la roulotte ont explosé en zone police : + 41 % en un an. 364 délits (contre 257 en 2017) ont été enregistrés. Un phénomène « inquiétant » admet le commissaire.
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Les cambriolages dans les locaux industriels
L’arrondissement de Saint-Malo est particulièrement touché depuis « plusieurs mois ». Les cambriolages dans les locaux industriels et associatifs ont progressé de + 25 % l’an passé (170 contre 136), alors que l’évolution des cambriolages (résidences principales et secondaires) a été dans son ensemble « contenue ».
Le chef d’Escadron Emmanuel Aubry, commandant de la compagnie de gendarmerie de Saint-Malo, invite les entreprises à s’équiper en conséquence, via « des caméras pièges ou un système de vidéo-surveillance ». Une aide qui a permis à la gendarmerie de « sortir de belles affaires » par le passé.

Les cambriolages dans les locaux industriels et associatifs ont progressé de + 25 % l’an passé (170 contre 136), alors que l’évolution des cambriolages (résidences principales et secondaires) a été dans son ensemble « contenue ». (© Illustration Fotolia)
Les accidents de la route
11 personnes ont perdu la vie sur les routes du pays malouin en 2018. Autant qu’en 2017. Les accidents corporels, eux, ont progressé de 26 % (77 contre 61). « Ce ne sont pas de bons chiffres », juge le sous-préfet de Saint-Malo, Vincent Lagoguey. « On ne peut d’autant moins s’en satisfaire que la moralité sur les routes a reculé de 11 % en Ille-et-Vilaine et 5,5 % en France ». La lutte contre l’insécurité routière est érigée au rang de « priorité » cette année.
Le Parquet entend bien continuer à traquer les chauffards, en multipliant les comparutions immédiates et les confiscations de véhicules (qui sont attribués aux services d’enquête).
« On va accentuer les contrôles avec des voitures banalisées pour créer des effets de surprise et être particulièrement vigilants à proximité des établissements de nuit », poursuit le chef d’Escadron Emmanuel Aubry.
En zone police, c’est un « motard fantôme » (moto banalisée) qui est chargé de relever les comportements dangereux au volant pour permettre à une patrouille d’intervenir sur-le-champ.
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Les routes à 80 km/h
Le sous-préfet Vincent Lagoguey ne doute pas de l’efficacité de la mesure :
« Nous sommes passés de 18 à 13 accidents mortels sur les routes limitées à 80 km/h en Ille-et-Vilaine (comparatif juillet à décembre 2018 à la même période 2017). Ce ne sont peut-être que des statistiques, mais ce sont 5 vies sauvées ».
À l’échelle du territoire français, ce sont 116 vies qui ont été épargnées selon le premier représentant de l’État à Saint-Malo.

En zone police, 877 conducteurs ont été soumis à un test d’alcoolémie au volant l’an passé. 322 étaient positifs ! (© Illustration Presse de La Manche)
L’alcool
Un fléau dans le pays de Saint-Malo. « Quand la vitesse est la première cause de mortalité sur les routes des départements voisins, en Ille-et-Vilaine, c’est l’alcool », souligne même la procureure Christine le Crom. « Ça touche tout le monde, toutes les catégories professionnelles, les hommes comme les femmes », ajoute le commissaire Serrand.
En zone police, 877 conducteurs ont été soumis à un test d’alcoolémie au volant l’an passé. 322 étaient positifs !
« 519 permis ont été retirés sur l’arrondissement, dont 395 à cause de l’alcool. 58 étaient liés à la vitesse et 52 aux stupéfiants », complète le sous-préfet.
Les violences aux personnes
Les « atteintes volontaires à l’intégrité physique » ont progressé de 3 % l’an passé avec plus d’un millier de victimes enregistrées. Elles ont augmenté de près de 10 % en zone police et diminué de 7 % en zone gendarmerie. « On essaie de favoriser la prise de plaintes », précise Christine Le Crom pour expliquer ces chiffres. « Notre politique pénale est de protéger les personnes vulnérables, notamment dans le cadre des violences intra-familiales ».
Les taux d’élucidation
Ils sont très bons dans l’arrondissement de Saint-Malo, relève le sous-préfet : 44 % en zone gendarmerie et 42 % en secteur police. « Concrètement, près d’une personne sur deux qui porte plainte obtient une réponse positive ».
Développer La participation citoyenne
Selon la gendarmerie, « ce dispositif encourage la population à adopter une attitude solidaire et vigilante ainsi qu’à informer les forces de l’ordre de tout fait particulier ». Cette fameuse participation citoyenne, déjà connue dans certains quartiers de Dinard sous l’égide des voisins vigilants, est appelée à se développer dans nos contrées pour lutter contre « les escroqueries, cambriolages, dégradations et incivilités ». Les élus sont (ou seront), notamment ceux des communes en plein développement, invités à repérer des « correspondants » susceptibles de donner un coup de pouce à la gendarmerie. « Ce sont des personnes avec qui nous échangerons des informations mais qui n’auront bien entendu aucune autorité ou mission judiciaire », rappelle la procureure de Saint-Malo.
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