
Chaque des milliers d’étourneaux viennent passer la nuit dans les platanes de la place de la République à Lisieux (Calvados) occasionnant quelques désagréments. (©Le Pays d’Auge)
C’est un véritable rituel. Chaque soir depuis les derniers jours du mois de septembre 2018, des milliers d’étourneaux s’abattent sur la place de la République à Lisieux (Calvados) où ils viennent passer la nuit, perchés sur les branches des platanes, occasionnant quelques désagréments. Ils changeront de dortoir lorsque les arbres seront dépourvus de leurs feuilles.
Un incroyable ballet aérien
La scène se passe à la tombée de la nuit. Entre chien et loup. Dans un véritable ballet aérien, plusieurs groupes d’oiseaux tournoient de longues minutes au-dessus du centre-ville. Si certains se perchent sur les antennes de télévision des immeubles alentours, comme s’ils attendaient le feu vert, d’autres se rassemblent et plongent littéralement sur les platanes qui bordent une partie de la place de la République.
Les oiseaux se posent d’abord sur la cime des arbres avant de se laisser descendre dans le feuillage. Mais, parfois, avant que chacun y trouve sa place, c’est la bousculade, alors certains groupes reprennent leur envol pour tenter à nouveau leur chance quelques instants plus tard.
Protégés à la fois du froid et des rapaces
Ces volatiles, pour la plupart sédentaires, mais rejoints actuellement par leurs cousins d’Europe du Nord qui font route vers l’Espagne, trouvent dans ces dortoirs urbains le « confort » nécessaire pour y passer de bonnes nuits. Les ornithologues expliquent qu’ils y sont protégés à la fois du froid et des rapaces. Ils ont d’ailleurs dû changer leur mode de vie puisque ces oiseaux diurnes ne dorment désormais plus dans le noir complet d’un petit bois, mais bien à la lueur des lampadaires
Cris et fientes au menu
Bien sûr la contrepartie pour les riverains de ces voisins à plumes, ce sont deux types de nuisances. Sonores d’abord avec les cris incessants et d’ordre de l’hygiène ensuite. Les déjections de ces milliers de petites bêtes envahissent en effet les trottoirs alentours, les rendant quelque peu glissants, sans parler des carrosseries des véhicules stationnés sous les arbres. Quant à l’odeur, elle ressemble à celle, un peu forte, des élevages de volailles…
Laser, pétards et cri du geai
Certaines années, -ce n’est pas le cas en 2018- la municipalité de Lisieux, par l’intermédiaire du service d’hygiène et de santé du CCAS, met en place des campagnes d’effarouchement dans les endroits de la ville fréquentés par les étourneaux, avec le concours de la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles. Les outils utilisés sont rayon laser, gros pétards propulsés en l’air par un pistolet ou de simples pétards jetés à terre sans oublier bien sûr le traditionnel cri du geai qui les effraye.
Bien qu’efficaces, ces campagnes ne font en fait que déplacer le problème.
Attendre la chute des feuilles
La meilleure arme est finalement la patience. Les étourneaux vont en effet partir quand les platanes auront perdu leurs feuilles. Ne trouvant plus leur dortoir suffisamment douillet, ils iront se réfugier ailleurs.
En général, à Lisieux, ils choisissent les conifères du quartier de Hauteville, qui, évidemment, ne perdent pas leurs aiguilles. Et dans ce genre d’habitat, si on ne les effarouche pas, ils ne sont pas prêts d’en partir.