
La bergère Stéphanie Maubé (à droite) et la réalisatrice Delphine Détrie vivent une aventure extraordinaire grâce au documentaire Jeune Bergère, récemment primé à Washington. (©La Presse de la Manche)
Depuis quelques semaines, son visage est particulièrement présent dans les médias. Et pour cause. Stéphanie Maubé, éleveuse de moutons de prés salés dans le havre de Saint-Germain-sur-Ay (Manche) depuis huit ans, est à l’honneur, parmi d’autres femmes agricultrices, dans l’ouvrage de Linda Bedouet, Néo-Paysannes, sorti en librairie le 18 janvier 2019.
Elle l’est aussi dans un film documentaire, Jeune bergère, qui lui est entièrement consacré.
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« Meilleur film international »
Ce film de Delphine Détrie est sorti en salle le 27 février. Et le succès est au rendez-vous, que ce soit auprès du public français (la trentaine de salles a souvent affiché complet à la première séance, parfois en présence de la réalisatrice et de la bergère) et au-delà.
Le film, annonce Delphine Détrie, vient d’être primé aux Etats-Unis :
C’est maintenant officiel : le film remporte le prix du Meilleur film international, Hausman Foundation for the Environnment Award for Best International Film.
Ce prix est décroché dans le cadre de The Environmental Film Festival in the Nation’s Capital (DCEFF), festival du film de l’environnement à Washington.
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Publiée par Jeune bergère – le film sur Mercredi 27 février 2019
Depuis les avant-premières, Stéphanie Maubé est très sollicitée par les médias.
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Admiratifs
Un reportage complet lui est notamment consacré dans le journal Libération. On parle d’elle aussi sur Brut..
Il y a 8 ans, Stéphanie a décidé de changer de vie en quittant Paris et son travail pour élever des brebis en Normandie.
Elle raconte. pic.twitter.com/gwSduz5DUa— Brut FR (@brutofficiel) March 7, 2019
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« Beaucoup d’humilité »
Le pari sur l’avenir que la jeune femme a fait alors qu’elle n’avait pas 30 ans suscite beaucoup d’admiration.
Professionnelle de la Communication à Paris, elle a décidé de se lancer dans l’élevage ovin où elle a dû tout apprendre, et où elle fait sa place non sans épreuves et rejets. Mais elle a aussi trouvé beaucoup de bienveillance.
Ce qui importe pour elle dans la médiatisation de son vécu, c’est d’être un encouragement pour d’autres, souligne Stéphanie Maubé.
Ceci en formulant un espoir :
J’espère aussi que ce que je fais n’est pas contre-productif. La ruralité a besoin de jeunes, mais je ne veux pas envoyer de message futile et laisser croire que tout est facile. Je veux faire passer un message réaliste, dire que ça vaut le coup mais que ce sera dur, et un message de lucidité sur ce qu’apporte un tel engagement. C’est un sens donné à notre vie, mais c’est aussi être capable de renoncer à la société de consommation. (…) L’agriculture, c’est d’abord beaucoup d’humilité.
Stéphanie Maubé tient à jour un site Internet sur l’histoire de son élevage, de ses productions… : www.lacotentinemoderne.fr.
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