La présidente a décidé de maintenir en détention cet homme de 39 ans habitué du tribunal de Nantes.. (©Flickr)
Un maçon de 39 ans a été condamné lundi 19 novembre en comparution immédiate pour la 28e fois par le tribunal correctionnel de Nantes, cette fois-ci pour deux cambriolages commis trois jours plus tôt à Vertou, au niveau de la route de Pont-Saint-Martin. Celui qui habite Les Sorinières a écopé de huit mois de prison ferme avec maintien en détention pour ces nouveaux faits. Il avait déjà été reconnu coupable de faits identiques un mois plus tôt, le 9 octobre, par le même tribunal.
Vendredi 16 novembre, c’est une de ses victimes qui l’avait fait fuir à son arrivée. Ce citoyen avait en effet certifié l’avoir reconnu dans le jardin de son voisin : il était « accroupi pour se cacher » et portait un « gilet jaune »… Après s’être enfui une nouvelle fois par l’arrière de la propriété, l’homme serait réapparu quelques minutes plus tard sur la voie publique, selon lui, pour récupérer sa fourgonnette.
« C’est une terrible méprise », selon le prévenu : lui assurait être en train de « chercher son chien », un berger allemand de huit mois qui a « les pattes arquées » et qu’il avait perdu après une promenade pour « cueillir des champignons »…
« Oui, j’ai franchi un ou deux barbelés, car on ne sait jamais, il aurait pu bouffer une poule ou un gamin », a-t-il dit aux juges. « Mais dès que j’ai dit mon nom et que j’avais des antécédents, j’étais le coupable idéal. » Ce père de trois enfants est connu pour avoir « des problèmes d’alcool extrêmement importants » et être lourdement endetté.
« Enquête bâclée en 24 heures »
Au final, aucun élément du butin – parmi lesquels deux flacons de parfum Chanel et un anneau en or – n’a été retrouvé par les gendarmes. Pas plus que le fameux « gilet jaune » du cambrioleur qui se cachait chez le voisin de la victime. « Rien n’a été retrouvé, pas même des gants… C’est quand même bizarre : ça voudrait dire que je fais des cambriolages avec un gilet jaune et sans gants », a donc souligné le prévenu, pour mettre en évidence les faiblesses de l’enquête. « Pourquoi il n’y a pas eu, non plus, de relevés d’empreintes ou de traces ADN ? D’habitude, c’est toujours comme ça. Mais là, ça a été bâclé en vingt-quatre heures… Adjugé-vendu ! »
La procureure de la République, pour sa part, estimait que le gilet jaune ne pouvait pas avoir été inventé par la victime qui en avait fait état. « Peut-être qu’il y a de quoi voir des gilets jaunes partout en ce moment, que l’actualité rejaillit sur l’inconscient », avait-elle ironisé. Ses réquisitions ont été suivies à la lettre par le tribunal correctionnel de Nantes.
« Je ne paierai rien du tout : quand je sortirai de prison, je serai au RSA », a éructé le prévenu, à l’énoncé de sa peine, à propos des 1 480 € de dommages et intérêts et de frais de justice qu’il devra payer. « Baisez vos morts », a-t-il aussi lancé aux juges avant de repartir aux geôles. « Justice de merde », a ajouté sa compagne, après avoir été empêchée de l’embrasser.