
Georges Géronde dans son antre alençonnais:
« Je suis un Gitan tombé de sa roulotte et qui court derrière… ».
À 66 ans, Georges Géronde a bien arpenté le monde, ses routes terrestres mais surtout maritimes : « j’ai navigué 25 ans dont 15 années de mer effective ».
Autrement dit : sur l’eau.
Natif d’Alger où son père, qui a bossé dans la banque, était en poste, Georges Géronde a d’abord découvert la France avant d’élargir ses horizons.
Il a donc fait carrière dans la Marine, son parcours s’achevant à Brest, comme capitaine de vaisseau, après avoir bien navigué dans les eaux de l’Atlantique et de l’Océan indien, de part et d’autre de l’Afrique notamment.
15 ans sur l’eau
« J’ai servi la Nation », dit-il en résumant sa carrière.
A-t-il risqué sa vie ?
« Disons que j’ai passé 5 % de ma carrière en temps de crise ».
Dont la guerre du Koweït en 1991.
La retraite survenue, où va-t-il poser ses valises ?
Ce sera Alençon, où il a des amis.
« Une ville sympa avec des gens plus ouverts que les Bretons ».
Comment occuper le temps libre ?
En redressant le comité local du Souvenir français.
En jouant de la musique (aujourd’hui de l’euphonium après la trompette naguère, avec Patrice de Carolis).
En lisant : Jules Verne, Henry de Monfreid…
En faisant la maquette du paquebot France.
En s’adonnant à la reliure.
Et il y a l’Université inter-âges où il est auditeur mais également conférencier.
Cette année, le vieux loup de mer va intervenir à trois reprises sur le thème « Mers et océans, Histoire, techniques et traditions ».
Le premier rendez-vous, c’était le vendredi 14 décembre 2018 * sur le thème « Du Titanic au Costa Concordia ». Un sujet qui lui a permis de glisser quelques notes d’humour.
L’homme n’en manque pas : « il en faut ».
Même lors des tragédies : on apprend que le Titanic, c’est 1 500 victimes il y a plus d’un siècle, à comparer aux 4 386 morts du Doña Paz, il y a trois décennies.
Monde négligé
Bref, une retraite bien occupée pour cet homme qui, comme beaucoup, se demande où vont la France et son peuple.
Pas de quoi rendre amer celui dont le monde reste la mer, à la fois mère et moteur.
Un domaine négligé : « je déplore que les Français lui tournent le dos. C’est quasiment l’origine du monde, 70 % de la surface de la terre. La France contrôle 11 millions de km2 ».
Il existe une économie bleue : la mer, ce n’est « pas seulement les congés, les crèmes de bronzage et… la poubelle ».
À chaque plaque d’égout, commence l’océan.
Qui dit mer dit bateau : « ce n’est pas qu’un objet. Le bateau a une âme, celle des personnes à bord mais également celle de ceux qui l’ont construit ».
Un bateau l’a marqué : l’Aconit.
Un nom de fleur bleue.
Comme la mer.
* Les sujets des deux autres rendez-vous, en 2019 : les îles Éparses et le capitaine Nemo.