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Nemours et ses environs. L'Epage, la solution contre les inondations ?

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En 2016, les inondations avaient durement frappé Nemours et ses environs

En 2016, les inondations avaient durement frappé Nemours et ses environs (©RSM77)

Les images des tragiques inondations du Loing de 2016 sont encore dans toutes les mémoires. Même deux ans et demi après, le territoire continue de panser ses plaies. En témoignent les travaux de réhabilitation de la bibliothèque municipale de Nemours entamés cet été ou encore la livraison pour la rentrée de septembre de l’école du centre-ville de Souppes-sur-Loing.

Un mastodonte sur quatre départements

Afin de lutter plus efficacement contre une nouvelle crue de ce type, les pouvoirs publics ont décidé de créer un nouveau syndicat de gestion de la rivière : l’établissement public d’aménagement et de gestion de l’eau (Epage). « Ce choix a été motivé à la suite des inondations de 2016 et de janvier 2018, confie la préfète de Seine-et-Marne, Béatrice Abollivier. Il y avait une nécessité de coordonner les différents acteurs du bassin-versant du Loing. Pour ce faire, il était nécessaire de réduire le mille-feuilles ».

Ainsi, le nouvel Epage va prendre vie sur les cendres encore chaudes de cinq syndicats préexistants sur le secteur. Établi sur trois régions et quatre départements, l’établissement va s’étendre à terme sur près de 269 communes et couvrira 3 000 km de cours d’eau. Ce mastodonte doit être en définitive « l’unique acteur chargé de l’aménagement du bassin, de l’entretien et de la préservation des cours d’eau et des ouvrages ainsi que de la prévention des inondations », indique la préfète de la Seine-et-Marne, qui a avalisé la création de l’Epage le 4 décembre dernier, au cours d’une commission départementale de coopération intercommunale.

Il aura aussi la lourde tâche de concevoir les programmes d’actions de prévention des inondations (Papi).

Une perte de proximité ?

Une création globalement bien accueillie par les décideurs locaux, même si certains d’entre eux émettent quelques doutes. Parmi eux figurent Pierre Babut et Claude Jamet, respectivement maires de Souppes-sur-Loing et de Bagneaux. Durement touchées par les inondations de 2016, ces municipalités s’interrogent quant au fonctionnement de l’établissement. « Centraliser les services va forcément engendrer une perte de proximité. Ainsi, nous perdrons en efficacité, s’inquiète Pierre Babut. J’aurai préféré le maintien des syndicats actuels, mais sous la forme d’une fédération de syndicats ».

« J’espère vraiment que cela va fonctionner », renchérit simplement son homologue Claude Jamet. Également inquiète à ce propos, la députée de la deuxième circonscription Valérie Lacroute a changé son fusil d’épaule. « Je craignais la même chose, mais les dernières réunions m’ont rassurée, confesse l’ancienne maire de Nemours. Le nouvel Epage sera divisé en 14 bassins et chacun d’entre eux aura des délégués et des techniciens. Pour le nôtre, qui reprend les contours de l’ancien syndicat mixte d’aménagement et de gestion du Loing, nous bénéficierons d’un délégué et de deux techniciens. C’est toujours un plus par rapport à la situation actuelle ».

Comment financer les actions de l’Epage ?

Mais pour oeuvrer à la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations, dite Gemapi, l’Epage demande un financement particulier. « La mise en place d’une taxe doit faciliter le nécessaire dégagement des ressources aptes à financer la surveillance et l’entretien des digues, voire leur réhabilitation complète quand les décideurs publics souhaitent le renforcement du niveau de la protection », évoque ainsi Béatrice Abollivier. Cependant, c’est là que cela coince. L’intercommunalité du Pays de Nemours n’a pas souhaité passer par ce type de taxe. « Très concrètement, cette taxe doit financer les travaux réalisés par l’Epage. Or, aucune opération n’a été listée à ce jour, renseigne Valérie Lacroute. C’est pourquoi nous allons passer par les fonds propres des intercommunalités pour financer le tout ».

Au total, la contribution des habitants reviendra à 3 euros sur l’année 2019. « Dans un an, des projets concrets seront votés pour l’Epage. Ce sera l’occasion de revoir cette taxe », conclut la députée.

L’Epage prendra vie le 1er janvier prochain. Son exécutif sera élu en janvier.


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