
Les trois élus (de gauche à droite Emmanuel Duclos, Nadine Lamulle et Michaël Beuvin)dans un des espaces de la cuisine de la salle des fêtes de Dampierre-en-Bray (©L’Eclaireur-La Dépêche)
Jusque-là, la commune de Cuy-Saint-Fiacre avait opté pour un prestataire qui livrait les repas de cantine en liaison froide. Mais au fil des années, ce choix ne correspondait plus aux attentes, comme le confirme Nadine Lamulle, maire du village.
On a vu que ça déclinait. Les parents étaient mécontents, les enfants aussi et on avait des restes en pagaille. J’appréhendais même les conseils d’école car c’est un sujet qui revenait souvent. Il fallait donc trouver une solution.
« C’est aussi moins de déchets »
À quelques kilomètres seulement de là, cela faisait déjà plus de trois ans que la commune de Dampierre-en-Bray avait décidé de tout fabriquer sur place, préparant les repas à base de produits frais. Alors forcément, un rapprochement a germé dans la tête de l’élue.
Nadine Lamulle confie :
Au début quand j’ai eu cette idée, cela n’a pas été facile d’évoquer le sujet en conseil municipal. Cela n’a pas remporté l’unanimité des élus mais la majorité a suivi. Très vite, nous n’y avons trouvé que des bénéfices même si cela coûte environ 8 000 euros de plus par an pour la commune. J’estime cependant que nous devons essayer d’offrir le meilleur à nos habitants à l’image de cette cuisine traditionnelle.
Ces bénéfices se voient dans les assiettes. La qualité des repas s’est grandement améliorée, le gâchis est en nette baisse et les enfants semblent satisfaits.
L’édile ajoute :
Des repas appréciés, c’est aussi moins de déchets. Il n’y en a d’ailleurs presque plus.
Et Emmanuel Duclos, le maire de Dampierre-en-Bray, de confirmer :
Avant de faire notre cuisine sur place, nous avions 50 % de perte au niveau de la nourriture. La cuisinière servait des repas qui ne répondaient pas au besoin et au goût des enfants. Cela a bien changé.
« Tout le monde s’y retrouve »
Depuis la rentrée de septembre, une convention lie donc le Sivos de l’Epte (regroupant Dampierre-en-Bray, Doudeauville, Gancourt-Saint-Étienne, Haussez, Ménerval et Saumont-la-Poterie) avec la commune de Cuy-Saint-Fiacre. Une formule gagnant-gagnant selon Emmanuel Duclos :
On ne voulait pas de rapport acheteur-vendeur. Par cette convention, on mutualise notre cuisine et le travail du personnel et on partage les frais fixes au prorata du nombre d’élèves. Tout le monde s’y retrouve.
Pour Michaël Beuvin, président du Sivos de l’Epte et maire de Doudeauville, ce partenariat est une bonne chose qui mériterait même d’être développé.
Nous sommes satisfaits d’avoir pris la compétence des cantines scolaires. Notre Sivos, c’est environ 1 600 habitants et 135 enfants dont 120 scolarisés dans les 2 classes de maternelle à Haussez et les 4 classes élémentaires à Dampierre. Cette mutualisation avec des communes d’autres regroupements scolaires, il faut qu’on la développe aussi dans d’autres domaines.
Quant à savoir pourquoi la commune de Cuy-Saint-Fiacre s’est associée à Dampierre-en-Bray plutôt qu’à Brémontier-Merval (du même Sivos) qui fabrique également ses repas sur place, le choix n’est semble-t-il pas lié aux discordances entre élus de ces derniers mois mais plutôt à une question de taille des cuisines respectives.
Par sa grande surface, celle de Dampierre permet plus facilement de préparer la cinquantaine de repas supplémentaires des jeunes Cuy-saint-fiacrais.
« Favoriser la main-d’œuvre locale »
Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, les élèves du Sivos de l’Epte et désormais ceux de Cuy-Saint-Fiacre profitent d’une cuisine préparée avec de nombreux produits provenant des alentours.
Emmanuel Duclos qui précise que le coût de production des repas faits maison n’est pas beaucoup plus élevé que celui de plats industriels, conclut :
Notre objectif était de se fournir auprès des acteurs locaux et de favoriser la main-d’œuvre locale. Nous y sommes parvenus avec la livraison tous les matins de produits frais. 80 % des denrées viennent de circuits courts et je peux vous dire que quand on fait une salade de fruits, c’est ici qu’on la fait.