
Jean-Louis Orain, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Val-d’Oise. (©J.D.)
Loin d’être alarmiste, le président de la Chambre de métiers et de l’artisanat du Val-d’Oise a tout de même conscience du défi qui s’offre à lui dans un avenir proche.
Lors de ses vœux lundi 14 janvier, Jean-Louis Orain s’est félicité de la richesse du tissu artisanal valdoisien fort de ses 20 500 entreprises représentant plus de 50 000 actifs et 28 000 emplois salariés et quelque 5 millions d’euros de chiffre d’affaires, la structure qu’il préside est la croisée des chemins. Au cœur du changement : une réforme et deux nouvelles lois.
Anticiper pour avancer
« Le réseau des Cma doit s’organiser de manière régionale, afin de créer un établissement unique pour le 1er janvier 2021, souligne Jean-Louis Orain. Ainsi, nous serons très vigilants lors de la mise en place de cette nouvelle organisation, aussi bien pour garantir des actions toujours efficientes au service des artisans et ainsi défendre leurs intérêts et promouvoir leurs formidables métiers. »
Par ailleurs, Les Cma seront bien concernées par le plan d’action publique 2022 du gouvernement, à savoir une réforme structurelle de l’action de l’Etat, de la gouvernance et des services publics, via la loi Pacte (Plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises), notamment.
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La suppression du stage de préparation à l’installation pour les créateurs et repreneurs d’entreprises et la dématérialisation des formalités ne vont pas faciliter la tâche de la Cma.
« On ne s’invente pas artisan. Il faut, a minima, un diplôme et/ou trois années d’expérience pour être boulanger, coiffeur, mécanicien automobile ou plombier… Il en va aussi de la sécurité du consommateur ».
L’artisanat est clairement la première entreprise du Val-d’Oise, avec notamment 1 400 apprentis formés du Cap au Bts en apprentissage au sein de 3 Ima (Cergy-Pontoise, Roissy Pays de France Villiers-le-Bel et Val Parisis Eaubonne).
« Nous les formons sur des métiers de l’artisanat pour lesquels existent de réels débouchés professionnels. Notre taux d’insertion en entreprise de plus de 80% le démontre. »
L’objectif de Jean-Louis Orain est clair : maintenir des services de proximité sur les territoires tout en élargissant l’offre de service grâce au partage et la mutualisation des compétences (innovation, numérique…).
Quel impact de la loi Pacte ?
Ainsi, la Cma 95 devra également composer avec la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel. Elle prévoit un changement radical et historique en modifiant les interlocuteurs en la matière puisqu’elle retire au Conseil régional la coordination du fonctionnement des Cgfa. Ce sont les branches professionnelles qui, de manière individuelle et sectorielle, héritent de ces compétences et des financements.
« Nous avons conscience qu’il faut en permanence anticiper afin de permettre au réseau des Cma de continuer à exister et d’avoir l’opportunité de trouver son modèle de développement pour les prochaines années », conclut Jean-Louis Orain.