
Illustration – À Melun, près de 20 000 compteurs Linky devraient être déployés, selon Enedis
(©L’Impartial /Actu.fr)
Le compteur – intelligent et polémique – s’est une nouvelle fois invité en séance. Lors du conseil municipal de Melun, lundi 28 janvier, les élus ont évoqué la question du déploiement des compteurs Linky par Enedis, dans les foyers de Melun. C’est le groupe d’opposition Bien Vivre à Melun qui a une nouvelle fois remis le sujet sur la table.
Prises de rendez-vous
« Nous avons été alertés du début du déploiement à Melun par des habitants », a indiqué Claude Bourquard (SE), rappelant le voeu qui avait été voté en 2016. En substance, le voeu symbolique adopté en 2016 demandait des vérifications indépendantes quant aux impacts éventuels de Linky sur la santé, le respect de la vie privée ou encore le coût de l’énergie.
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« Avec cette installation, Enedis ne respecte pas le vœu adopté même si aujourd’hui, le débat s’est déplacé sur deux problématiques principales de ces compteurs, a lancé l’élu. Linky remplit-il un service pour les consommateurs ? Et le second, la question de cybersécurité et la sensibilité du compteur au piratage. »
Autant d’arguments qui poussent le groupe d’opposition à demander une nouvelle fois « que les habitants puissent accepter ou refuser la pose de ces compteurs. » Et Louis Vogel (Agir), le maire de rétorquer : « Les habitants ont la possibilité de le refuser mais cela entraîne un coût. »
« On ne va pas rentrer de force dans les domicile »
Dans les rangs de la majorité, l’adjoint au maire Anthony Lemond, s’est montré sceptique évoquant de possibles « violation de domiciles pour l’installation » et incitant à la prudence : « on ne sait pas ce qui peut se passer avec ces compteurs. » Contacté, Thierry Bara, le directeur territorial Enedis pour la Seine-et-Marne, s’inscrit totalement en faux.
« Nous avons une obligation légale de remplacer tous les compteurs, indique-t-il. Quand ils sont accessibles, les clients sont toujours prévenus en amont et peuvent rappeler le technicien. Quand ils sont à l’intérieur, nous sommes obligés de prendre rendez-vous : on ne va pas rentrer de force dans un domicile. »
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En cas de refus, Enedis prend acte de celui-ci. « Cela ne veut pas dire qu’ils ont le droit de refuser mais certains le font. Ils devront dans ce cas payer un tarif de relève à pied. » Le montant et la fréquence du tarif ne sont, à ce jour, pas encore déterminés, selon Enedis.
« Les communes qui ont pris des délibérations du genre ont toujours été déboutées, poursuit-il. D’un point de vue sanitaire, « l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, ndlr) a mis en avant des résultats très rassurants. Pour ce qui est de la vie privée, nous respectons toutes les recommandations de l’Ansi (Agence nationale de la sécurité informatique, ndlr). »
20 000 compteurs
« Il faut de nouvelles études indépendantes, a quant à elle estimé Bénédicte Monville (Ecologiste- FI). Peut-être que le temps de gagner permettra de faire évoluer ces compteurs »,. Louis Vogel a proposé de remettre le voeu a une prochaine séance afin de le transformer et il n’y a donc pas eu de vote. Le lendemain de la séance, le compteur Linky a une nouvelle fois été mis sous les feux de l’actualité.
L’UFC-Que choisir a saisi le Conseil d’Etat concernant la mise en place gratuite des afficheurs déportés pour les ménages précaires dont le délai a été dépassé. « Cet afficheur concerne les clients en situation de précarité énergétique et n’est pas installé par Enedis », répond Thierry Bara. Selon Enedis, environ 20 000 compteurs devraient être déployés à Melun.