« Codeurs en Seine », à Rouen (Seine-Maritime), c’est une journée de conférences et de rencontres, sur le développement informatique, à destination des professionnels, des étudiants et des enseignants. (archives ©Codeurs en Seine)
Les développeurs informatiques ont rendez-vous à Rouen (Seine-Maritime), jeudi 22 novembre 2018, à l’occasion de l’événement « Codeurs en Seine », organisé au Kindarena. 1000 personnes sont inscrites, la journée affiche d’ores-et-déjà complet. Au programme, une série de conférences et de rencontres sur le thème : « Partage, information, recrutement… découvrez l’univers du développement informatique. »
En amont, interrogé par 76actu, Youen Chéné, directeur technique au sein de Saagie (société de Big Data basée à Seine Innopolis, la pépinière d’entreprises de la Métropole Rouen Normandie), et coorganisateur de « Codeurs en Seine », livre son regard sur ce secteur actuellement en pleine effervescence.
« Les salaires augmentent de 5 % par an »
Pour faire simple auprès du grand public, en quoi consiste le métier de codeur ?
Il s’agir de créer les concepts et les outils web que tout le monde utilise au quotidien, sur son téléphone ou son ordinateur, mais aussi à la banque, à la mairie, à la poste etc. Le développeur américain Marc Andreessen a résumé le contexte dans un article fameux, intitulé « Why Software Is Eating The World » (« Pourquoi le logiciel mange le monde », paru dans le Wall Street Journal en mars 2011). Il faut des gens pour tout : créer des plateformes rapides et faciles d’utilisation, imaginer des méthodes nouvelles, réaliser des graphismes etc. Et il n’y a pas assez de monde formé pour cela.
Justement, quel bagage faut-il avoir pour devenir développeur ?
Les voies royales sont les classes préparatoires suivies d’une école d’ingénieur, ou le cursus IUT/université. Les formations ont souvent pour défaut d’être trop théorique, à mon sens, l’aspect pratique sera d’ailleurs toujours primordial, mais l’offre en la matière s’est considérablement étoffée, Aujourd’hui on voit des codeurs – et parmi les meilleurs – venir d’autres horizons professionnels, après un processus de reconversion/formation.
Vous dites qu’il n’y a pas assez de monde formé : où en est-on ?
C’est la guerre du recrutement ! À Paris, ça tire de partout. Les salaires augmentent de 5 % par an. Mais cette situation est mondiale. Il est évident qu’il y aura toujours de l’emploi dans le secteur dans les prochaines années, on a toujours besoin de quelqu’un pour programmer.
Apprentissage permanent
Le métier, également, est en évolution constante..
Oui, et cette donnée, ceux qui veulent s’engager dans cette voie doivent en avoir pleinement conscience. Être codeur, c’est apprendre en permanence, et aimer apprendre. J’ai vu des développeurs qui n’avaient pas ce goût de l’apprentissage arrêter au bout de 5-6 ans.
Question pour les initiés : quels sont les langages phares, actuellement ?
Il y a les gros du marché, comme Java script, PHP ou DotNET, qui comptent de grosses communautés, depuis 20 ans. Mais on voit aussi des programmations fonctionnelles, comme Scala, qui remontent aux années 1970, revenir.
Interface, ergonomie, agilité… L’événement « Codeurs en Seine » a été lancé en 2013, par l’association du même nom. La première édition a attiré 250 personnes. Jusqu’en 2017, la journée était organisée au campus du Madrillet, au sud de Rouen, et à la faveur de son succès, « Codeurs en Seine » a dû pousser les murs, et s’installe pour la première au Kindarena. Le profil des inscrits ? « En gros, 60 % de professionnels, 5 % de demandeurs d’emploi, 5 % d’enseignants, et le reste d’étudiants », indique Youen Chéné. Sur 217 propositions de conférences, 30 ont été sélectionnées, dans le but d’établir un programme de « qualité » et « équilibré », dans les thèmes abordés (développement d’interface et de back-office, innovations en ergonomie, nouveautés dans les méthodes et l’agilité des outils etc.) En plus de ces rencontres directement liées à l’univers des codeurs, deux invités viendront partager leurs compétences : Guy Fournier, manager du Rouen Hockey Élite, pour le travail en équipe, et Fibre Tigre, chroniqueur et créateur de jeux vidéos, pour « créer une intelligence artificielle conversationnelle ». À noter que la participation à cette journée est gratuite – elle est financée par le sponsoring d’entreprise -, et que les intervenants le font de manière bénévole (hors défraiements).