Kim Gaucher jouera dix à quinze minutes face à Montpellier. (©Sport à Caen)
Sport à Caen (S.C) : Kim, te voilà de retour à l’entraînement. On t’imagine heureuse ?
Kim Gaucher (K.G) : C’était tellement long. Je suis contente même si je sais que je ne suis pas encore à 100%. Mais retrouver le terrain, ça fait du bien. J’ai fait du travail individuel et quelques oppositions de 5 contre 5 mais je ne peux pas faire un entraînement complet pour le moment. La fracture était moins sérieuse que l’entorse mais j’ai appris la nouvelle au retour de la coupe du Monde, j’étais surprise car c’était plus grave que ce que je pensais. Je n’avais jamais vécu ça. Je dois y aller doucement pour le moment. J’ai quelques douleurs mais je vais jouer quelques minutes contre Montpellier ce week-end.
S.C : Comment as-tu vécu ces deux mois sur le banc de touche ?
K.G : C’était tellement difficile d’être sur le côté et de ne pas pouvoir aider les filles sur le terrain. C’était une blessure que je ne pouvais pas maîtriser donc ca c’était vraiment très dur. J’adore me dépenser, travailler énormément et faire du cardio mais je n’étais pas autorisée à faire beaucoup de choses. Mentalement, je n’en pouvais plus. Sur les dernières semaines, je pouvais faire du vélo et de la natation. Le basket ce n’est pas les mêmes efforts mais le cardio que j’ai perdu, je l’ai très vite retrouvé.
S.C : Quel rôle ont eu tes proches pendant cette période difficile ?
K.G : Finalement, c’était peut-être plus dur pour Benjamin (Gaucher, son mari, ndlr) de vivre ce genre de situation. Je n’avais pas la pêche tous les jours. Mes proches me parlaient beaucoup et ça m’a aidé. On parlait beaucoup basket car c’est une grosse partie de notre vie mais c’était aussi dur de penser au basket et de ne pas pouvoir jouer.
Je ne suis pas la solution miracle mais mon expérience et mon mental peuvent faire progresser l’équipe
S.C : Pouvais-tu apporter quelque chose à l’équipe sans être sur le terrain ?
K.G : Je donnais des conseils aux filles lorsqu’elles sortaient du terrain ou lors des temps morts. Mais je trouve que c’est plus facile de le faire quand tu es sur le parquet, que tu vis le match à fond, dans le moment présent ou sur une action précise. Je faisais mon maximum pour les aider.
S.C : Ton retour était attendu. Ton expérience apportera sans doute un plus au groupe…
K.G : Même si je ne suis pas encore au top niveau, je pense que ma présence peut apporter un plus. Je ne suis pas la solution miracle mais mon expérience et mon mental peuvent faire progresser l’équipe et aussi rassurer les jeunes. Les autres cadres de l’équipe le font aussi très bien !
Kim Gaucher est heureuse d’avoir retrouvé le parquet de la Halle Bérégovoy. (©Sport à Caen)
S.C : Justement, à Bourges, l’équipe a du jouer sans Shona, Kristen et toi. Comment as-tu réagi en voyant un 5 majeur d’une moyenne d’âge d’à peine 20 ans ?
K.G : Oui c’était comme le centre de formation ! (rires) J’étais super fière d’elles car elles ont fait un super début de match. Et je sais combien c’est dur de perdre tous les matchs, surtout avec de gros écarts de points, et de continuer à jouer en gardant la tête haute. C’est trop facile de dire « de toute manière on va perdre ! ». Elles ont vraiment tout donné et je pense que cela fait partie de leur apprentissage. Les jeunes ont la chance de pouvoir profiter du temps de jeu à Mondeville. C’est une grosse opportunité pour elles, il faut en profiter à fond !
S.C : Dimanche face à Montpellier, c’est la première fois que l’équipe sera au complet. Il était temps ?
K.G : La dernière fois que j’ai joué avec Shona (Thorburn, ndlr) c’était avec le Canada. J’ai vraiment hâte de voir ce que vaut ce groupe ensemble, enfin réunit au complet ! Je crois vraiment en notre chance dans ce championnat.
Et s’il sera difficile de rivaliser face à Montpellier, l’un des rouleaux compresseurs de Ligue Féminine, le rendez-vous du 1er décembre face à Nantes aura, quant à lui, toute son importance.