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Gilets jaunes : Romane et Aurélie, présentes depuis le 1er jour sur le rond-point de l'Espérance à Lisieux

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Aurélie Messu et Romane Léger sont présentes tous les jours sur le rond-point de l'Espérance à Lisieux (Calvados).

Aurélie Messu et Romane Léger sont présentes tous les jours sur le rond-point de l’Espérance à Lisieux (Calvados). (©Le Pays d’Auge)

« On est des citoyens, pas des vaches à lait ! ». Mercredi 21 novembre 2018, en fin de matinée. Romane Léger (19 ans) et sa tante Aurélie Messu (38 ans) sont fidèles au poste, sur le rond-point de l’Espérance à Lisieux (Calvados). Gilet jaune enfilé par-dessus le blouson, elles sont là depuis le premier jour de mobilisation.

Un certain rythme s’est mis en place. Aurélie, mère de quatre enfants, se relaye avec son mari. L’important pour elles, c’est d’être présentes, jusque tard dans la nuit, malgré le froid et la fatigue. Quitte à dormir deux heures par nuit. Deux générations, deux situations, mais une même galère à boucler les fins de mois.

Auxiliaire de vie, tous les jours sur la route

La hausse du coût du carburant a un impact énorme sur la vie de ces deux Lexoviennes, et notamment celle de Romane, auxiliaire de vie, qui prend la route tous les jours : 

« Forcément, l’essence ça me coûte cher pour me déplacer chez les gens. Je vais à Deauville, Caen, ou Troarn… ».

Avec sa voiture « qui consomme », elle fait deux pleins par semaine, minimum : « A la base je mettais 70 €, maintenant je mets 100 €. Nous sommes remboursés à 35 centimes du kilomètre, ça ne fait pas grand-chose… ». Une grosse partie de son salaire, « un SMIC, et encore… », s’envole à la pompe.

« Je me bats pour mes enfants »

Pour elles comme pour la plupart des gilets jaunes, cette augmentation est la goûte d’essence qui a fait déborder le réservoir. Le ras-le-bol est général : « Il faut qu’ils arrêtent d’augmenter toutes ces taxes, appelle Aurélie Messu. Vivre avec le minimum financier devient très difficile ».

La trentenaire poursuit : 

« Si je me bats aujourd’hui, c’est pour mes enfants. Et pour mes parents et beaux-parents aussi, qui sont à la retraite. Ils ont travaillé toute leur vie. Quand je vois la retraite de misère qu’ils ont, ça fait peur pour notre avenir et celui de nos enfants ».

Une croix sur les loisirs

« Financièrement, je ne m’en sors plus », reconnaît Romane Léger, qui a dû faire une croix sur les loisirs : 

« Je n’ai que 19 ans ! Je suis censée pouvoir m’amuser, faire des sorties avec mes copines ! Mais je ne peux pas… »

Mercredi, Aurélie Messu et Romane Léger étaient bien décidées à occuper le rond-point de l’Espérance (et parfois celui de Décathlon), au moins jusqu’au samedi 24 novembre 2018 où un nouveau blocage d’envergure semble se dessiner.

Les deux femmes n’iront pas manifester à Paris : 

« Il faut aussi penser à notre petite ville et rester solidaires ici ».


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