La Violence des Riches, c’est d’abord un livre qui dénonce le comportement de plusieurs grands actionnaires, et qui les met en parallèle avec les situations difficiles de certains salariés, par exemple victimes de licenciement. L’ouvrage grouille de situations concrètes, que les deux sociologues – Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon – enchaînent afin de mettre en avant le problème que constitue, pour eux, l’explosion des inégalités sociales.
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Mêler analyse et comique
Mais vendredi 29 mars 2019, cela sera, pour la Maison de la jeunesse et des associations de Val-de-Reuil, une pièce de théâtre, se voulant à la fois pédagogue, comme l’ouvrage, mais aussi, dans une certaine mesure, comique. « L’idée, c’est de faire un spectacle accessible à un maximum de gens, qui soit documenté, avec des enquêtes de Mediapart et des analyses d’universitaires, mais où les gens puissent rire », explique Stéphane Gornikowski, concepteur de la pièce.
Exemple pratique : le lien entre pays égalitaires et pays où l’on vit bien. « Il y a un constat fait par un comédien, sur le fait que les pays égalitaires sont ceux où on vit le mieux, et une scène où un riche est amené en stage pour réintégrer la société, qui aboutit sur l’idée que les riches ne sont pas faits à cette idée. » Avec un exercice d’imagination : que deviendrait la société si les riches acceptaient l’idée qu’il faut partager davantage.
Dialoguer avec eux
Le concepteur de la pièce explique que la pièce est constituée de dix courtes scènes, pour un total d’environ 1 h 10.
C’est une demande du metteur en scène d’avoir un rythme soutenu, l’objectif n’est pas de demander aux gens de tout retenir, mais de montrer que les preuves s’accumulent. »
Pas question de mise en accusation, promet Stéphane Gornikowski. « Ce qu’on veut, c’est débattre avec les riches, mais ils sont tout de suite sur la défensive, affirme-t-il. On critique des comportements qui ne sont pas respectueux du contrat social. »
Il raconte une expérience qui, d’après lui, montre l’absence de volonté de dialogue de ceux qu’il brocarde dans son oeuvre. « À Clermont-Ferrand, il y avait une performance artistique au second degré, une ‘Journée d’hospitalité pour les riches’. Une personne très favorisée a réagi très vivement, avec un niveau de fantasme énorme. »
Des associations à la baguette
Cette voix critique, c’était celle d’un « cadre de Michelin, qui nous a un peu menacés en disant que Michelin était mécène du festival », et qui aurait même vu dans la pièce des menaces de mort. « J’aimerais bien ne pas avoir à faire de spectacle », conclut Stéphane Gornikowski, mettant en avant une fois de plus la cause de la lutte contre les inégalités.
Signe du caractère engagé de la pièce, sa programmation est soutenue par plusieurs associations de lutte contre les inégalités.
Le CCFD – Terre solidaire, qui lutte contre la faim dans le monde. Et Attac, une organisation politique altermondialiste née pour promouvoir la taxation des transactions financières. Ainsi que par le magasin Artisans du monde, de Louviers, et le magazine Alternatives économiques.
Le but est de montrer que la classe des ultra-riches a construit un système économique et politique qui les sert, ainsi que les possessions immenses qu’ils ont. On défend une justice sociale et économique, un système davantage redistributif », explique Isabelle Gauchin, d’Attac.
Annick Portier, du CCFD, évoque, elle « l’irresponsabilité des multinationales dans le monde ».
Vendredi 29 mars, à 20 h, La Violence des riches, à la Maison de la jeunesse et des associations de Val-de-Reuil, par la compagnie Vaguement compétitifs.