
Hélène photographiée à l’âge de 2 ans. Née sous X à Pau (Pyrénées-Atlantiques), la jeune femme entreprend aujourd’hui des recherches pour rencontrer sa mère biologique. (©collection Hélène S.)
« J’ai une petite idée de ce que je pourrais lui dire si je la rencontrais enfin. » Hélène, habitante de la région de Cahors (Lot), se mobilise depuis plusieurs mois pour retrouver sa mère biologique.
Née sous X à la maternité de Pau (Pyrénées-Atlantiques), le 17 mai 1990, la jeune femme a publié, via Facebook, un message. « Une bouteille à la mer », explique-t-elle, pour avoir quelques « pistes » et retrouver la trace de celle qui l’a mise au monde.
Une publication partagée plus de 17 000 fois sur Facebook
Partagée plus de 17 000 fois depuis juillet dernier, la publication, accompagnée d’une photographie d’Hélène à l’âge de 2 ans, est devenue très virale.
J'espère que la magie d'internet pourra opérer…et de ce fait je lance une bouteille à la mer. Je suis née sous X, le…
Publiée par Hpsd Pascal sur Dimanche 1 juillet 2018
L’intéressée raconte :
Je ne pensais pas que ce message aurait pris une telle ampleur. Mais quitte à tenter le tout pour le tout, je me suis lancée […] Facebook, c’est l’idéal pour faire marcher le bouche à oreille. Il n’y a pas mieux !
Une action, donc, qui est l’aboutissement d’une démarche entreprise voilà trois ans. « C’est là que j’ai décidé de passer ce cap », témoigne Hélène. « C’est là que j’ai décidé de retrouver ma mère biologique. »
« J’ai eu une enfance heureuse »
Un choix expliqué à sa maman et son papa : « J’ai vécu avec eux, à Anglet, près de Bayonne. Je n’ai jamais manqué de rien. J’ai eu une enfance heureuse. J’ai fait du violon, de l’équitation, de la danse, du ski, de la voile… C’est ma famille, on porte le même nom. Ils ont quelques craintes, mais comprennent entièrement ma démarche. »
Pour rencontrer sa mère biologique, la Lotoise entre en contact avec le conseil national pour l’accès aux origines personnelles (CNAOP), dont la mission est « de faciliter l’accès aux origines personnelles » :
J’ai pu lire mon dossier d’adoption. Ma mère biologique avait laissé quelques documents, dont le procès verbal d’abandon. Je connais son vécu personnel ; cela me permet de comprendre son choix, mais aussi qui elle est
Pour autant, impossible de rentrer directement en contact avec sa génitrice, ni même de connaître son identité. Tout est gardé secret. Le CNAOP n’a légalement pas le droit de lui fournir ses coordonnées. « Il y a des informations auxquelles je ne peux pas accéder. »
« Nous avons le même métier »
Mais Hélène parvient, malgré tout, à extirper quelques précieux renseignements. « Je sais qu’elle porte un prénom rare, qu’elle n’a pas eu d’autre enfant et qu’elle vit probablement toujours dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la région de Pau ». Ce n’est pas tout…
Hélène découvre autre chose de très surprenant :
J’ai appris qu’elle a été auxiliaire de vie. C’est mon métier actuel ! C’est un petit signe. J’aurais pu avoir un autre boulot, mais non, il a fallu qu’on ait le même métier
La jeune femme a rédigé une lettre, qu’elle a ensuite transmise au CNAOP. L’organisme pourrait la faire suivre à la mère biologique d’Hélène, si elle donne son accord… Des démarches lourdes, complexes.
« Aujourd’hui », enchaîne Hélène, « mon objectif, c’est qu’elle lise ma lettre »
Cela paraît anodin, mais je voudrais juste voir son visage. Ce qui est sûr, c’est que je ne la bombarderai pas de questions
« Ne pas avoir de regrets »
Aujourd’hui, après des mois de recherches, Hélène refuse de perdre espoir. « Je n’ai que 28 ans », sourit la jeune femme. « Certains ne rencontrent leurs parents biologiques qu’à 50 ou 60 ans. Dans tous les cas, moi, je n’ai pas de regrets. »